Le diagnostic précis d’une maladie requiert dans tous les cas un examen complet. Celui des maladies chorio-rétiniennes n’y déroge pas. La confrontation de l’examen clinique avec les résultats des différentes modalités d’imagerie du fond d’œil et des investigations fonctionnelles constituent une base nécessaire. Les antécédents personnels et familiaux peuvent orienter les recherches.
Certains signes généraux tels que l’obésité associée à une polydactylie orientent vers un diagnostic de maladie de Bardet- Biedl qui sera confirmé par l’examen attentif du fond d’œil et par l’atteinte marquée de l’ERG qui orienteront l’examen génétique.
L’invention en 1851 de l’ophtalmoscope par Helmholtz a constitué une étape fondamentale. L’observation directe du fond d’oeil a permis la réalisation de dessin extrêmement précis. Certains des premiers atlas sont de véritables œuvres d’art qui permettent encore de poser un diagnostic exact. Les premiers essais de Guilloz en 1893 de photographie, puis la caméra de fond d’œil de Dimmer en 1907 ont conduit au développement par Gert Littman de la caméra de Zeiss en 1954. La photographie a alors pratiquement remplacé le dessin.
La fluorescéine a été introduite en ophtalmologie en 1881 par Paul Ehrlich. En 1945, Amsler l’emploie pour étudier les barrières à la diffusion du sérum dans l’œil mais n’a pas examiné le fond d’œil. Dommage…
Ce sont Novotny et Alvis qui tentant de développer une technique objective de mesure des temps de circulation bras-rétine, adaptent une caméra Zeiss avec des filtres adaptés et réalisent la toute première angiographie fluorescéinique chez l’homme. La description de leur technique a été refusée par l’American Journal of Ophthalmology en 1960 mais acceptée par Circulation en 1961. Grâce à Dollery et à d’autres, l’angiographie fluorescéinique a révolutionné l’examen du fond d’œil. Principalement, Gass de Miami a non seulement décrit et analysé des maladies connues mais aussi envisagé de nouveaux mécanismes de leur survenue. Un grand nombre de nouvelles atteintes rétiniennes ont aussi été identifiées.
Ce développement technique a offert des informations qui ont permis aux ophtalmologistes de progresser dans leurs connaissances de la pathogénie des différentes affections rétiniennes et choroidiennes. Mais seule l’analyse soigneuse d’images de haute qualité par des individus compétents permet de retenir les éléments qui complètent le puzzle de la séquence évolutive d’une maladie. Dans nos laboratoires, comme dans nos cliniques, nous comptons sur l’intérêt de spécialistes de nombreuses disciplines : statisticiens, biochimistes, immunologues, internistes, radiologues et radiothérapeutes, pathologistes, généticiens…
Cette collaboration étroite entre les différentes disciplines qui n’est possible qu’avec le soutien et la générosité de chacun d’entre vous permet l’avancée de la connaissance. Soyez assuré de notre gratitude et de celle de tous nos patients.